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Grande Mosquée de Paris

La Grande Mosquée de Paris (en arabe مسجد باريس) est la plus grande mosquée de France (un hectare) de style hispano-mauresque avec un minaret de 33 mètres de haut, inaugurée le 15 juillet 1926 au numéro 6, rue Georges-Desplas dans le quartier latin du 5e arrondissement de Paris. Si Kaddour Benghabrit en est le fondateur.

La genèse du projet
Un premier projet de mosquée est envisagé sans succès en 1895 par le « Comité de l’Afrique française » animé par Théophile Delcassé, Jules Cambon, le prince Bonaparte et le prince d’Arenberg.

Le journaliste Paul Bourdarie justifie la construction de la mosquée de Paris dans le journal La Revue indigène :

« Une telle proposition ne pouvait être oubliée et disparaître. Elle correspond trop bien à la politique que la France se doit à elle-même de suivre envers ses fils musulmans, et qui doit se traduire tantôt en actes d’équité politique ou administrative et tantôt en gestes de sympathie ou de bienveillance. Dès sa fondation en 1906, La Revue indigène avait mis dans ses plans de reprendre ce projet dès que seraient réalisées les réformes qu’elle se proposait de préconiser et de faire aboutir. Les membres de la Délégation musulmane algérienne venue à Paris en 1912 : MM. le Dr Benthami, Dr Moussa, Mokhtar Hadj Saïd, avocat, etc., se rappellent que la question fut abordée à ce moment au cours des réunions qui eurent lieu au siège de la Revue indigène. Entre temps, M. Christian Cherfils, islamophile, auteur d’un ouvrage connu sur Napoléon et l’islam, préconisait de son côté l’érection d’une mosquée à Paris. D’autres, sans doute, entrevoyaient la même construction comme désirable et possible. »

Bourdarie évoquait, dans son article, la contradiction de l’alliance avec l’Angleterre qui travaillait à dominer les pays à majorité musulmane alors que l’intérêt français était de rester « l’amie du Turc selon le vœu de François Ier et de Süleyman le Magnifique » et de garder « son rôle de puissance musulmane arabe ».

La Revue indigène, comme le projet de mosquée à Paris, visait à ce que les citoyens français sachent « accorder dans leur esprit et dans leur cœur l’amour de leur patrie et le respect de l’islam ».

C’est pourquoi Bourdarie n’avait cessé de faire pression et de faire partager son projet et avait entrepris de longues démarches qui finirent par trouver l’oreille du gouvernement de l’époque.

Bourdarie confie dans son journal :

« En mai et juin 1915, j’entrais en relations suivies avec un architecte, élève de Girault, de l’Institut, M. E. Tronquois. Nos causeries roulant fréquemment sur l’islam et le rôle des musulmans français sur les champs de bataille, M. Tronquois émit un jour l’opinion que le véritable monument commémoratif de leur héroïsme et de leurs sacrifices serait une mosquée. J’expliquai à M. Tronquois les faits et les points de vue précédemment évoqués et nous résolûmes de nous mettre au travail aussitôt. Et ce fut dans l’été 1916 qu’un certain nombre de musulmans habitant Paris et d’amis des musulmans se rencontrèrent à plusieurs reprises au siège de La Revue indigène pour examiner et, au besoin, critiquer les esquisses de l’architecte. Je puis nommer : l’émir Khaled, venant du front et de passage à Paris ; le Dr Benthami ; le muphti Mokrani ; le Dr Tamzali et son frère ; Halil Bey ; Ziane ; le peintre Dinet ; la comtesse d’Aubigny ; Lavenarde ; Christian Cherfils, A. Prat, député, etc. À la suite de ces réunions, un Comité fut constitué, dont la présidence fut offerte à M. Ed. Herriot, maire de Lyon, sénateur, et la vice-présidence à MM. Lucien Hubert, sénateur, Bénazet Marin et Prat, députés et A. Brisson, directeur des Annales politiques et littéraires. La Commission interministérielle des Affaires musulmanes, saisie du projet par M. Gout, ayant donné son approbation, et M. Pichon, ancien ministre des Affaires étrangères, son patronage, le projet fut apporté directement à M. Briand, président du Conseil qui approuva. »

Paul Bourdarie est le véritable père du projet de la mosquée de Paris, il a travaillé inlassablement à la réalisation de ce projet.[réf. nécessaire] Le premier concepteur du projet est l’architecte Maurice Tranchant de Lunel, qui a été directeur des Beaux-Arts sous Lyautey (1912 à …). M. Tranchant de Lunel ami de R. Kipling, de C. Farrère, de la reine Elizabeth de Belgique.

Construction
La décision de construire la Grande Mosquée de Paris, première mosquée construite en France, est prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux 100 000 morts musulmans qui avaient combattu pour la France[2].

Financée par la France (loi du 19 août 1920[3]), et construite par le monde arabe [Qui ?], elle est bâtie sur l’emplacement de l’ancien hôpital de la Pitié et voisine du Jardin des Plantes de Paris. La première pierre est posée en 1922.

Elle est inaugurée le 16 juillet 1926, en présence du président Gaston Doumergue et du sultan du Maroc Moulay Youssef [3]. Doumergue célèbre alors l’amitié franco-musulmane scellée dans le sang sur les champs de bataille européens et affirme que la République protège toutes les croyances [3]. La veille de l’inauguration, Messali Hadj tient le premier meeting de l’Étoile nord-africaine, et critique cette « mosquée-réclame » [3].

Inspirée de la mosquée el-Qaraouiyyîn de Fès (une des plus importantes mosquées du Maroc et une des plus anciennes au monde), toute sa partie décorative et en particulier les mosaïques est confiée à des artisans spécialisés d’Afrique du nord avec des matériaux traditionnels. Le minaret de 33 m est inspiré de celui de la Mosquée Zitouna en Tunisie[réf. nécessaire].

La grande porte de la mosquée de Paris est ornée de motifs floraux stylisés dans le plus pur style islamique.

La mosquée contient également :

* Une salle de prière décorée par plusieurs influences du monde musulman
* Une madrassa (école)
* Une bibliothèque
* Une salle de conférence
* Un restaurant, un salon de thé, hammam et boutiques.

La mosquée, ainsi que le centre islamique, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 9 décembre 1983[4]. L’édifice reçoit également le label Patrimoine du XXe siècle.

Seconde Guerre mondiale
Dans un documentaire de 29 minutes intitulé La Mosquée de Paris, une résistance oubliée, réalisé pour l’émission « Racines de France 3 » en 1991, Derri Berkani rapporte que durant la Seconde Guerre mondiale, et l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, la mosquée de Paris sert de lieu de résistance pour les musulmans vivant en France. Les Algériens du FTP (Francs-tireurs partisans) avaient pour mission de secourir et de protéger les parachutistes britanniques et de leur trouver un abri. Les FTP ont par la suite porté assistance à des familles juives, des familles qu’ils connaissaient, ou à la demande d’amis, en les hébergeant dans la mosquée, en attente que des papiers leur soient fournis pour se rendre en zone libre ou franchir la Méditerranée pour rejoindre le Maghreb. Le docteur Assouline a comptabilisé 1 600 cartes alimentaires (une par personne) qu’il avait fournies à la mosquée de Paris pour les juifs qui y avaient trouvé refuge[5],[6],[7].

Les chiffres concernant le nombre de juifs hébergés et sauvés par la Mosquée de Paris durant cette période divergent selon les auteurs. Annie-Paule Derczansky, présidente de l’association des Bâtisseuses de paix, précise que « selon Albert Assouline, qui témoigne dans le film de Berkani », 1600 personnes auraient été sauvées. Au contraire, pour « Alain Boyer, ancien responsable des cultes au ministère de l’Intérieur français, on serait plus proche des 500 personnes. »

Un appel à témoin de juifs sauvés par la Mosquée de Paris entre 1942 et 1944 a été lancé le 3 avril 2005 pour que la médaille des justes soit remise par le mémorial de Yad Vashem aux descendants du recteur de la Mosquée de Paris Si Kaddour Benghabrit[8] qui aurait sauvé le vie d’une centaine de juifs, dont celle du chanteur Salim Hilali, en leur faisant donner par le personnel administratif de la mosquée des certificats d’identité musulmane, qui leur permit d’échapper à l’arrestation et à la déportation[9].

Serge Klarsfeld, président de l’ Association des filles et des fils de déportés juifs de France, est plutôt sceptique sur le chiffre de 1500 juifs sauvés et précise que « sur les 2500 membres de notre association », il « n’en a jamais entendu parler. ». Il considère toutefois la « démarche de lancer un appel à témoins » entreprise par l’association des Bâtisseuses de paix comme « positive ».

Aujourd’hui
La mosquée de Paris fait office de mosquée mère des mosquées françaises sous la direction du recteur Dalil Boubakeur depuis 1992.

L’ancien roi du Maroc Hassan II a, à maintes reprises, déclaré dans les médias que cette mosquée était un projet essentiellement marocain dans la mesure où le terrain fut choisi par son grand-père le sultan Moulay Youssef qui fut un des protagonistes majeurs dans sa réalisation.

Des tensions politiques entre le Maroc et l’Algérie ont poussé les musulmans marocains à construire leur mosquée à Évry.

Galerie photos
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Tourisme
La mosquée est ouverte à la visite touristique toute l’année, hormis les salles de sermons des imams, de lecture du Coran, de prières et de médiations réservées aux pratiquants de l’islam. La visite est gratuite pour les musulmans et payante pour les non musulmans.

La mosquée intègre également un restaurant traditionnel « Aux Portes de l’Orient » de cuisine des pays du Maghreb (tajine, couscous…), salon de thé (thé à la menthe, loukoum, pâtisserie , narguilé, etc.), hammam (non mixte : ouvert en alternance aux hommes et aux femmes), boutiques d’objets traditionnels arabes, ouvert au grand public toute l’année.

Source: wikipedia.org

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