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Liberté pour les mineurs chiliens, jackpot pour Oakley !

Même un scénariste très imaginatif n’aurait pas fait mieux. Il était 0 h 11 ce 13 octobre dans le désert d’Atacama, au Chili. Sortant des entrailles de la Terre, une sorte de cigare grillagé dans sa partie inférieure et frappé sur le haut des couleurs chiliennes, portant sur sa coque les marques de poussière et les traces laissées par les rochers accrochés au moment de sa remontée de 700 mètres – deux fois la taille de la tour Eiffel -, rendait enfin au monde des vivants Florencio Avalos, premier des 33 mineurs enterrés dans la mine de San José depuis 69 jours. Aucun scénariste n’aurait pu rêver non plus d’une audience aussi globale puisque toutes les chaînes de télévision ou presque – l’Europe était défavorisée par le décalage horaire – ont interrompu leur programme au moins au moment du sauvetage des premiers rescapés. Un spécialiste de CNN a même déclaré, avec peut-être quelque exagération, que ce qui s’était passé, à l’aube de ce matin-là, était, en millions de téléspectateurs, comparable à la retransmission des premiers pas d’Armstrong sur la Lune.

Ces 33 mineurs revenus sains et saufs de leur exil souterrain, le monde entier les a donc vus retrouvant l’un après l’autre la surface. Et il les a vus protégés par des lunettes spéciales, destinées à éviter qu’après leur enfermement, sinon dans le noir du moins avec des éclairages de fortune, leur rétine soit endommagée par la lumière. Celle des projecteurs qui éclairaient la scène, ou celle, plus intense encore, du soleil du désert. Ces lunettes ont une histoire : un des médecins qui suivaient les mineurs avait confié son inquiétude à un journaliste chilien qui couvrait depuis le mois d’août les opérations de secours. Il n’existait pas sur le marché de lunettes répondant aux spécifications qu’il souhaitait pour protéger les yeux des hommes qui allaient retrouver la surface, tout en leur permettant de reconnaître leurs proches, de distinguer éventuellement les officiels (le président chilien Sebastian Piñera a assisté à chaque remontée ), mais surtout de redécouvrir une vie, des paysages qu’ils avaient cru perdus à jamais.

Le journaliste chilien a eu l’idée de se tourner vers la société Oakley, en Californie, dont les lunettes sont en particulier appréciées des skieurs. Et celle-ci a immédiatement réagi positivement, pris contact avec le ministère de la Santé chilien pour connaître avec précision les caractéristiques attendues des verres protecteurs et lancé sans attendre la production des lunettes. Trente-cinq paires, de type “radar” avec des verres dits “black iridium”, d’une valeur de 450 dollars pièce, ont été commandées, acheminées à la mine de San José et offertes aux secours. Pendant les 24 heures qu’a duré le sauvetage, on ne voyait qu’elles, avec leur couleur noire un peu irisée et leurs formes bombées, couvrant une partie du visage des captifs libérés sortant de leur nacelle. Jackpot pour Oakley : avec une mise de 15.750 dollars, prix des lunettes, la société a, selon les spécialistes et en ne comptant que la télévision, fait l’équivalent d’une campagne marketing de 40 millions de dollars ! L’épopée de la mine chilienne a fait quelques heureux…

Source: lepoint.fr

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